« Companero Marulanda, presente! »
Il y a 60 ans, une offensive particulièrement barbare de l'oligarchie colombienne noya dans le sang le mouvement paysan. Il y eu pendant cette période appelée « la Violencia » près de 300.000 morts et des millions d'hectares de bonnes terres sont passées des mains des paysans à celles des grands propriétaires.
Né le 12 mai 1928 dans le Quindio, la région du café à l’ouest de Bogota, Pedro Antonio Marin était parmi ces centaines de milliers de paysans chassés de leurs terres et menacés par les bandes de tueurs de l'oligarchie. Il devint communiste et adopta le nom de guerre de Manuel Marulanda Vélez, en hommage à ce dirigeant syndical assassiné par la réaction.
Quand en 1964, l'oligarchie lança, au sud de Tolima, une nouvelle offensive contre les paysans sous la direction ouverte du Pentagone, Manuel Marulanda Vélez, entreprit la guérilla avec 47 paysans. Il fit preuve de grandes capacités politico-militaires et transforma la milice d'autodéfense en armée révolutionnaire : les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie. Manuel Marulanda Vélez, commandant en chef des FARC, est mort le 26 mars dernier des suites d'un infarctus. Il avait lutté dans la guérilla de façon ininterrompue 60 ans durant, pour le peuple travailleur de Colombie. D'innombrables opérations, avec une débauche de moyens, ont été montées pour l'assassiner. En vain. Manuel Marulanda Vélez et les FARC ont résisté aux différentes opérations génocidaires comme le Plan Laso, l'Opération Sonore, l'Opération Maison Verte, les Opérations Destructor 1 et 2, les Plans Patriote et Colombie.
Encore aujourd'hui, l'oligarchie colombienne, avec à sa tête le président Uribe, croit pouvoir éliminer militairement la résistance des FARC. Uribe dispose de moyens énormes. La Colombie est le troisième pays bénéficiaire de l’aide militaire nord-américaine, après Israël et l’Egypte. Dans la première étape du Plan Colombie, les États-Unis ont investi 7,5 milliards de dollars, des militaires américaines et israéliens interviennent directement et l’Etat colombien a imposé un impôt de guerre de 12 % (qui a été majoré cette année de 8 %). Même ainsi, les FARC ont fait échouer toutes les opérations du Plan Colombie et celle qui ont suivi.
L'oligarchie ne recule devant aucun moyen pour assurer ses immenses privilèges. Lorsqu'en 1984, le gouvernement du président Betancourt a signé un accord de cessez-le-feu avec les FARC, celles-ci avaient créé un parti politique : l'Union patriotique, qui enregistra quelques succès aux élections municipales. Dans les 18 mois qui ont suivirent, 4.000 militants, dirigeants et cadres de l'Union patriotique ont été assassinés par les paramilitaires. C'est de la même manière que l'oligarchie s'acharne à briser toute velléité de résistance ouvrière et paysanne pacifique: 2.300 syndicalistes ont été tués en Colombie depuis 1991, 470 depuis l'élection d'Uribe en 2002.
Le matraquage médiatique autour d'Ingrid Bettancourt, rejeton de l'oligarchie, tente d'occulter la légitimité de la résistance armée des FARC qui est pourtant une évidence.
Le Bloc Marxiste-Léniniste rend hommage au camarade Marulanda, présente ses condoléances à ses proches, à ses camarades et au peuple travailleur de Colombie.
Bloc Marxiste-Léninistemai 2008